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 (kara) ▴ we should run away.

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Absalon Mills
Absalon Mills
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MessageSujet: (kara) ▴ we should run away.   (kara) ▴ we should run away. EmptySam 26 Nov - 22:16

love will never ever let us fall apart.
kara winfield & absalon mills
I hear your heart Beating right in time, Right from the start I knew I had to make you mine. And now I'll never let you go. Don't they know that love won't lie? Don't listen to the world, They say we're never gonna make it. Don't listen to your friends They would have never let us start. And don't listen to the voices in your head, Listen to your heart.

Il avait souvent quitté les murs de Fallon, Absalon. Il l’avait choisi, quand il avait décidé d’aider d’autres survivants à nettoyer les zones aux alentours du camp. Il en avait presque l’habitude à présent. On était toujours plus en sécurité à l’intérieur des murs de la ville, évidemment qu’il en avait conscience Absalon, mais la sécurité, elle était dû à ceux qui s’occupaient de vérifier aux alentours, si une horde de rôdeurs ne s’approchait pas trop du camp. Moins, y en avait, moins y avait de risque que le camp se fasse attaquer. Bien-sûr, y avait toujours le risque humain et vu le nombre de personnes qui avaient été virées du camp, Absalon était prêt à parier qu’il devait y en avoir du monde dehors qui avait bien envie de s’attaquer à Fallon, pour voir le camp tomber, par simple envie de vengeance. Y avait plus de loi, à l’extérieur des murs, alors rien n’empêchait les personnes mécontentes de venir s’attaquer au camp. Pour l’instant, ce n’était pas arrivé, ou bien les attaques avaient été discrètes et vite stoppées, c’était difficile de savoir, alors que le conseil de Fallon semblait plein de mystères. Peu importait, le camp tenait bon depuis quelque chose comme un an maintenant, peut-être un peu moins, peut-être un peu plus, Absalon, il avait tendance à perdre la notion du temps, depuis le début de cette apocalypse. Le camp tenait bon et c’était rassurant, d’avoir un endroit comme celui-là, pour se sentir en sécurité, ce n’était pas l’idéal peut-être, alors qu’y avait des règles qu’il avait bien du mal à comprendre Absalon, mais c’était mieux que rien, mieux que dehors. Il n’y avait pas passé beaucoup de temps lui dehors, parce que la famille Mills, elle était vite arrivée à Fallon au début de tout ça, mais pour ce qu’il avait entendu des récits des autres, de ceux de Kara, tout particulièrement, il pouvait facilement se dire que Fallon, c’était définitivement mieux que rien. Là, en dehors des murs, il en avait bien souvent une nouvelle confirmation, ce monde craignait et était bien dangereux. C’était à se demander parfois, ce qui avait bien pu se passer pour que les choses prennent une ampleur pareille. Pourquoi personne n’était intervenu avant que ce virus ou Dieu seul savait quoi ne se répande comme il l’avait fait. Des questions auxquelles personne n’aurait jamais de réponses dans doute, tant pis, plus important, c’était de survivre.

C’était compliqué parfois, ça aussi. Aujourd’hui, tout particulièrement, qu’il aurait pu dire Absalon, alors que les choses ne s’étaient pas passées comme prévues. Evidemment, que les choses pouvaient déraper facilement, il le savait, mais fallait croire qu’il n’y pensait jamais assez souvent alors qu’il était toujours revenu en une seule pièce de toutes les missions auxquelles il avait pu participer. Jamais vraiment trop blessé, quelques coupures, par-ci, par-là, mais jamais rien de vraiment grave. Une chance peut-être, alors qu’y en avait déjà plein, qui n’étaient jamais rentrés au camp. Mordus, tués, dévorés, y avait plein de trucs qui pouvaient empêcher quelqu’un de remettre les pieds au camp. Il en avait vu des gens mourir Absalon, encore aujourd’hui, alors qu’y avait eu plus de rôdeurs que prévus. Dans le groupe, y en avait déjà deux un qui était mort, deux autres dont lui et son partenaire avaient été séparés. Peut-être qu’ils étaient morts aussi. Peut-être qu’ils étaient rentrés au camp, si c’était le cas, y avait plus de chance pour qu’on considère qu’Absalon et son partenaire étaient morts plutôt qu’on leur renvoie de l’aide. Fallait pas non plus risquer trop de vie à Fallon et de toute façon, la nuit tombait, le couvre-feu allait être mis en place, personne ne viendrait. Ils étaient coincés dans un bâtiment, avec des vivres bien limitées et trop de rôdeurs pour envisager de quitter la pièce dans laquelle ils s’étaient barricadés en urgence. Il n’avait pas envie qu’on le pense mort au camp, parce qu’il y avait sa famille là-bas, il y avait Kara et merde, il n’était pas mort. Pas encore, lui répétait la petite voix pessimiste – ou réaliste, peut-être – au fond de sa tête. Ils y étaient restés un moment, dans leur petite pièce, avant de tenter le tout pour le tout et de sortir. Au pire, mourir bouffer par un rôdeur ou complètement déshydraté, ça n’avait plus beaucoup d’importance. C’était peut-être un miracle, en vue des rôdeurs présent dans le bâtiment mais ils s’en étaient sortis. Y avait des moments où l’instinct de survie, il pouvait pousser à de véritables prouesses. Ils avaient retrouvé leur chemin jusqu’au camp de Fallon, ce camp qu’ils avaient quitté depuis trop longtemps maintenant, plus longtemps que prévu, ils n’étaient pas allés bien loin, alors, ils auraient dû partir quelques heures, la journée, tout au plus et au lieu de ça, c’était trois jours qui s’étaient écoulés depuis qu’ils étaient partis. Ils avaient réussi à quitter leur planque de justesse et puis il avait fallu faire plein de détours à cause des rôdeurs qui trainaient partout dans le coin et enfin, ils étaient de retour à Fallon.

Trois jours. D’un certain point de vue, dans une autre vie, c’était pas grand-chose, mais au beau milieu de l’apocalypse, trois jours, c’était bien trop long. Quand on leur avait ouvert les grilles, il l’avait bien compris Absalon, alors qu’y en avait un qui avait balancé un truc du genre ‘oh, on vous croyez morts !’ comme s’il s’agissait d’une banalité sans intérêt. Ça n’en était pas une, d’après Absalon. Ça voulait dire que ça fait trois jours, que ses parents le pensait mort, que sa sœur jumelle, enceinte jusqu’au cou, le pensait mort et que Kara devait le penser mort. Peut-être que dans leurs règles pourries, le conseil de Fallon devrait penser à rajouter quelque chose du type ‘chaque individu ayant quitté le camp, sera considéré comme mort, seulement s’il ne revient pas au bout de deux semaines’ plutôt que d’enterrer les gens au bout de trois putain de jours. Arrivé au camp, Absalon était déjà fatigué, il avait faim, soif et en plus en une poignée de secondes, on avait réussi à le blaser et forcément, il n’avait pas le droit de se précipiter jusqu’à sa famille pour leur annoncer que non, il allait bien, y avait pas de souci à se faire, parce que forcément, avant d’en arriver là, il devait aller faire un tour à l’infirmerie. Au moins, là-bas, peut-être qu’il pourrait voir son père, ou Kara, ou alors, il aurait la poisse jusqu’au bout et le médecin charger de vérifier qu’il n’avait pas été mordu, serait quelqu’un d’autre, peut-être pas un parfait inconnu, parce que tout le monde se connaissait plus ou moins dans ce camp, mais bon. Son père ou Kara ce serait mieux. Il laissa un soupire, avant de s’asseoir sur la table d’auscultation, en attendant qu’on vienne s’occuper de lui. Il ne savait pas trop combien de temps il avait passé à attendre là, mais chaque minute le gonflait, il voulait juste retrouver ses proches là et on l’emmerdait à cause de cette histoire de ‘décontamination’. Il soupira encore quand la porte s’ouvrit et se releva bien vite en voyant Kara. Finalement, il n’avait pas la poisse jusqu’au bout. « Kara. » Ce fut le seul mot qu’il prononça avant de se précipiter vers elle pour la prendre dans ses bras. Peut-être que ça plairait pas au conseil de merde de cette ville, parce que techniquement personne n’était sûr qu’il n’avait pas été mordu, mais lui, il le savait alors, merde la décontamination, elle attendra.
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Kara Winfield
Kara Winfield
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MessageSujet: Re: (kara) ▴ we should run away.   (kara) ▴ we should run away. EmptyDim 4 Déc - 0:12



and i would choose you every time          
i know it’s warmer where you are and it’s safer by your side. and if you and i can make it through the night. and if you and i can keep our love alive, we'll find we can meet in the middle. bodies and souls collide, dance in the moonlight when all the stars align.
- KARA WINFIELD & ABSALON MILLS -

Trois jours. Dix heures à peine. Quarante jours. Kara, elle perdait facilement toute notion du temps. Sa vie, elle n’semblait plus s’arrêter ; surtout piégée entre une péripétie et la suivante. Une mauvaise nouvelle, et celle qui lui succédait juste après. Un décès après l’autre. Un deuil avant le prochain. Aujourd’hui, la sensation que la vie ne se suspendait jamais, pas même une seule seconde, était épuisante : depuis bien longtemps, la blonde avait perdu les souvenirs de quand son quotidien avait eu quelque-chose de facile. Elle avait pourtant travaillé dans un hôpital : et selon les journées, ç’avait été un véritable chaos, dans lequel elle avait navigué, de catastrophe en catastrophe, de famille éplorée en victimes traumatisées. Rien pourtant, n’aurait pu la préparer à c’qui l’attendait ici ; maintenant, ce fameux chaos il n’s’arrêtait pas. Il était là le jour, la nuit. Dès le moment où elle ouvrait les paupières, jusque dans ses cauchemars. Et quand quelqu’un mourait, il n’y avait pour le coup, pas de famille inquiète à prévenir, pas de proche qui patientait dans le couloir pour avoir la moindre nouvelle. La Winfield n’savait toujours pas ce qu’elle préférait, entre affronter les prunelles désespérées de quelqu’un dont la vie venait d’être réduite à néant par le deuil, ou le vide qui entourait chaque existence, maintenant que le monde était tombé en lambeaux. Souvent, ces moments-là, ils la projetaient face à ce qu’elle avait elle-même dans les tripes ou dans la tête : la jeune femme avait bien du mal désormais, à se souvenir si elle avait un jour pris le temps de pleurer sa mère. Elle avait fait c’qu’elle avait eu à faire, et elle avait continué d’avancer… mais ce songe n’avait jamais réussi à réellement avoir un sens avec tout ce qui s’était passé. Faire ce qu’il fallait pour les autres, ç’avait pourtant été son moteur pendant bien longtemps, le seul repère auquel elle se raccrochait coûte que coûte quand elle désespérait dans les mauvais moments de sa vie d’avant – quand, après une trop longue journée, elle s’demandait à quoi ça rimait, qu’est-c’que ça voulait dire tout ça, ou si c’en valait même la peine. Là, il n’y avait que trop peu de choses, trop peu de petits moments qui avaient leur sens pour Kara ; des illusions qui parvenaient de moins en moins, à l’aider à enfouir l’Apocalypse dehors, le temps d’un repos. Et si elle avait pris tout ça pour acquis, malgré tout ? Si elle avait tout perdu quoiqu’il en soit, même ces toutes petites choses, même ces minuscules et presque insignifiants petits rituels ? Trois jours, maintenant, qu’elle essayait de n’pas y penser, Kara. Et pourtant, soixante-douze heures ou presque, lui paraissaient avoir été aussi longues que toute une vie. C’était il y a plus de quarante-huit heures déjà, que la jeune femme avait essayé de s’enfouir sous ses couvertures, de fermer les yeux avec l’espoir que ça irait mieux, une fois qu’elle les rouvrirait : mais elle n’les avait jamais fermés, le sommeil n’était jamais venu lui apporter un brin de liberté ou de repos. Elle avait tourné, tourné, une heure ou deux, ses azurs n’pouvant s’empêcher de dessiner le vide juste à côté d’elle.

Absalon… Absalon, ça n’avait pas été grand-chose ; ça n’avait pas empêché les hantises de s’ancrer à  ses chairs, ni la tristesse de se rappeler à elle, ni la mélancolie de battre dans ses veines. Kara, elle avait toujours essayé de tout rationnaliser, d’une quelconque façon au moins ; elle aurait voulu que la théorie puisse se juxtaposer à tout ce qu’elle ressentait pour lui. Juste se dire que c’était le désarroi de la fin du monde, qui la poussait à tenir si fort à lui : peut-être qu’elle aurait alors pu projeter cette dépendance viscérale chez n’importe qui d’autre. Peut-être que c’n’était pas lui, que c’n’était pas elle ; que c’n’était pas eux deux, mais juste leurs êtres décharnés à la recherche de la chaleur et de l’affection. Mais le vide dans son lit, juste à côté d’elle, il avait fait écho à celui qui avait grandi dans ses entrailles, avec le désespoir, le désarroi, la peur, la tristesse. Abandonnant ses tentatives désespérées à trouver le moindre sommeil, la Winfield avait aussi laissé derrière la maison dans laquelle elle vivait, depuis son arrivée à Fallon. Là-bas, rien n’lui rappelait la bâtisse dans laquelle elle avait grandi, ni le petit appartement qu’elle n’avait eu qu’à elle, quand elle avait décidé de prendre son envol : tant mieux, s’était-elle dit, s’acclimatant à tout ça, bien plus qu’à l’extérieur, dont les souvenirs se peignaient encore avec trop de détails dans sa mémoire. Maintenant, là-bas, tout à la maison lui rappelait Absalon. Le lit, la table de la cuisine où sa place restait vide. La douche ; où plus aucune chaleur n’pourrait remplacer celle du jeune homme, juste avec elle. Elle n’aimait pas la chaleur, de toute manière, Kara ; celle d’Absalon, tout contre elle, dans son âme, avait probablement été la seule qu’elle avait été capable d’accepter, d’aimer, de vouloir depuis le désert. Depuis combien de temps n’avait-elle pas vu Eva, non plus ? La blonde fuyait, comme elle n’avait jamais fui, sûrement, depuis le début de tout ça. L’extérieur l’avait forcée à rester debout, à continuer coûte que coûte, à n’pas se laisser abattre ; derrière les murs de la ville fortifiée, elle s’effritait, Kara, lentement mais sûrement, sans vouloir l’admettre, l’affronter, l’accepter. Mais maintenant qu’Absalon n’était pas là, c’était comme si les ténèbres grignotaient plus efficacement le monde, partout dans son champ de vision ; comme si elle le laissait faire – la prendre, la posséder, et peu à peu éteindre chaque parcelle de c’qu’elle était. Aujourd’hui, elle ressemblait surtout à une machinerie très efficace ; on n’lui demandait pas beaucoup plus – il n’y avait toujours eu à Fallon, qu’Abe pour lui demander de l’amour, pour lui en donner, pour se préoccuper de Kara, l’humaine qui n’avait jamais trop payé d’mine, et n’avait pas vu l’Apocalypse venir. Celle qui n’était pas taillée pour l’extérieur… mais pas faite pour la solitude non plus. Il aurait dû le savoir, Absalon, ça. La rancœur injuste qu’elle éprouvait, Kara essayait d’la ravaler : c’était plus facile comme ça, en affrontant un visage après l’autre, un cas médical après l’autre, sans s’arrêter. Plus froidement que d’habitude, alors, de larges cernes sous les yeux, les prunelles éteintes, la jeune femme agissait comme ce qu’on lui demandait – guère plus. Il n’y avait qu’une leçon que le monde d’aujourd’hui pouvait imposer à quelqu’un : c’était au combien il était dangereux, cruel, rempli de gens malintentionnés et destructeurs. A force d’avoir eu cette morale assénée dans sa gueule, fallait croire qu’elle avait enfin touché le sol, Kara. Et tout ça pour quoi ? Parce qu’elle avait fait la bêtise, de s’attacher à quelqu’un, dans un univers aussi hostile ? Y’avait sûrement toujours eu cette petite voix, trop pragmatique, qui lui avait toujours dit que c’n’était qu’à cause du cœur au fond de son poitrail, qu’elle souffrait encore aujourd’hui. Mais elle n’avait pas pu s’en empêcher : d’vouloir remonter la pente, d’vouloir y croire, d’vouloir juste être avec lui, d’une façon plus évidente et plus infinie que n’le seraient jamais les monstres de l’Apocalypse, dehors. Ceux qu’elle n’avait que trop vus, ceux qui avaient tant menacé de l’engloutir et la dévorer – l’extérieur pourtant, il n’avait pas gagné. Elle aurait bien eu envie de croire que ce soit pour quelque-chose.

Mais Absalon n’était plus là ; et Kara fuyait à sa façon, la vérité qui devait peser sur les Mills, là-bas, dans la maison où elle n’avait pas remis les pieds depuis deux jours, maintenant. Fallon était assez grande pour qu’une blonde comme elle, s’évapore en un clin d’œil : lâcheté, diraient certains – mais peut-être fallait-il qu’la vie arrête de s’acharner sur la pauvre, orpheline, esseulée Kara Winfield, rien qu’pour une fois. Elle n’voulait pas regarder Evalia, pour lire dans ses iris les questions qui étaient trop à la périphérie de son esprit : Absalon était-il vraiment mort ? Et tout ça pour quoi ? Avait-il été juste mordu, et avait-il choisi de s’éloigner du camp au maximum tant qu’il était encore conscient, pour sauver les gens qu’il aimait ? Ou aurait-il opté pour s’faire sauter la cervelle au premier signe de changement, si tel avait été le cas ? Tout le monde, pouvant prétendre connaître le brun, serait capable d’répondre à cette question, sans l’ombre d’un doute ; Kara aussi. C’était bien pour ça qu’elle n’se la posait pas. Tôt ou tard, quand la fatigue l’emporterait sur elle, elle savait aussi, qu’elle fermerait les yeux pour voir ces scènes, d’un réalisme trop intense, juste contre ses yeux : son cerveau, son imagination, ils parviendraient à envisager tous les scénarios possibles, rien qu’histoire de remuer le couteau dans la plaie. Et même si elle semblait somnoler dans les moments de pause, même si elle n’était pas particulièrement bavarde ces temps-ci, Kara, elle n’voulait pas abdiquer. Juste parce que… Parce que peut-être bien qu’elle aussi, elle finirait par s’faire sauter la cervelle. Juste pour un mec ; juste pour Absalon. Ou peut-être parce que trop, c’en était trop, et que d’toute manière, quoiqu’il advienne, ce présent partout autour d’eux, si oppressant et détruit, ce serait aussi leur avenir, l’avenir de n’importe quelle génération du futur. C’était le monde, maintenant, et il semblait bien que Kara s’y trouvait encore, juste parce qu’elle était trop têtue pour abandonner. « Winfield, quelqu’un pour toi en décontamination. » elle était dans l’action, Kara, alors même si elle ne releva le regard que d’un geste leste, en direction de la personne qui interrompit ses songes, elle aurait eu envie d’avoir le temps de la remercier. Réfléchir, ça n’lui allait pas – pas même par-dessus le vulgaire repas froid, qu’elle avait réceptionné un peu plus tôt dans la journée. Elle avait sauté le dîner de la veille, et depuis le début de la journée, elle n’avait rien avalé : l’envie, quelle qu’elle soit, avait le don de s’envoler en un rien de temps de toute manière. Et Kara, elle avait été habituée à la famine, d’une façon bien plus dure et impitoyable que des restrictions alimentaires à travers Fallon. C’est pour ça qu’elle n’eut aucun mal à abandonner son simili-repas, le refilant à la première personne qu’elle croisa, avant de reprendre son poste. C’était ironique, quand même, la façon dont quoiqu’il arrive, dans le monde d’avant, ou maintenant au cœur de l’apocalypse, son job restait le centre de gravité de sa vie : Kara, elle avait développé une certaine capacité à s’détacher de tout ça. Non, depuis qu’elle était à Fallon, en tout et pour tout, elle s’était facilement attachée à ceux qui faisaient son paysage, ceux qui partageaient sa vie ; mais elle avait affronté la mort de trop d’gens, pour rester le cœur ouvert à n’importe qui. Elle avait été bête, sans doute, d’croire qu’au moins en faisant ça, elle se protégerait de la peine de perdre quelqu’un à nouveau ; Absalon, il lui avait semblé être plus fort que ça, avoir plus de raisons de vivre que beaucoup de gens – et pourtant, elle était seule, à n’même pas savoir pourquoi elle lui en vouloir, d’être mort, probablement. Y’avait rien d’plus stupide que d’penser comme ça ; c’n’était pas comme s’il l’avait choisi, comme s’il avait baissé les bras, comme si ç’avait été parce qu’il s’en était fichu – mais Kara, tout c’qu’elle était capable de sentir en elle, comme une assurance inébranlable, c’était que c’était trop. Trop pour elle, du moins. Et tant pis si ça devait la rendre faible, d’être comme ça. Sur le chemin, elle récupéra la paperasse, indispensable aux ‘décontaminations’ ; celles-là même dont on se servirait pour la virer du camp, si elle devait faire la moindre erreur. Aujourd’hui, elle en était presque réduite à s’en foutre complètement – pourtant, ça n’avait été y’a pas si longtemps, que Fallon avait été cette terre sacrée, où elle aurait tout donné, pour pouvoir s’réfugier. Ça n’semblait plus avoir de sens, maintenant, aussi paradoxale et désespérée cette impression était-elle. Elle n’en était pas encore à vouloir volontairement se faire virer de Fallon ; il y avait Evalia ici, qui avait besoin d’elle, qui aurait besoin de n’importe qui, avec ce bébé, sans Absalon, avec sa vie. Kara, elle n’savait juste pas à quoi s’attendre, ni c’qu’elle trouverait, une fois qu’elle aurait assez de courage pour retourner jusqu’à la maison qu’elle avait partagée avec la famille Mills. Pour l’heure, le boulot était sa seule salvation ; le nez vers le sol, elle esquiva toute interaction, jusqu’à arriver à destination. Et peut-être qu’en une fraction de seconde à peine, elle avait franchi une autre dimension ; un monde de rêves beaux et enfin réconfortants – son visage, figé dans un marbre glacé depuis trois longs jours maintenant, sembla s’affaisser, s’effriter, s’effondrer ; l’humanité remontant comme un nœud au creux de la gorge de la Winfield. Absalon Etait-ce vraiment lui ? Ou était-elle tombée de fatigue sur le trajet ? Elle n’eut pas le temps de demander, ni même l’occasion de réaliser que ses jambes étaient toujours profondément ancrées dans le sol, secouées d’un frisson nerveux, avant qu’Absalon ne se lève pour venir vers elle. Et son étreinte… - son étreinte, elle n’eut rien d’un rêve, d’une illusion, d’une construction cruelle ou reposante de sa tête ; c’était Absalon. Il était réel, palpable ; son odeur, sa chaleur, sa voix. Dans ce monde, il n’y avait pas de place pour les miracles. Et pourtant – pourtant, c’était comme si toutes les désillusions que la vie avait imposée à Kara, s’envolaient, chaque battement tonitruant de son cœur comme un remède à son âme. Elle avait oublié tout, tout le reste de ce qui pouvait exister ; la paperasse, la fatigue, Fallon, l’Enfer. Les doigts tremblants de Kara vinrent froisser les cheveux sales et humides du jeune homme, alors que de ses deux bras, elle enlaçait sa nuque avec la force d’une désespérée : la désespérée qu’il était bien l’seul à pouvoir voir – les autres, ils avaient droit au masque uniquement. Avec Absalon, elle était juste humaine, fragile, friable – la pauvre fille qui aimait trop facilement, et s’accrochait à ses derniers relents d’espoir comme si elle avait des serres. Il sentait la mort, la transpiration, le sang, l’arôme du disparu pendant trop longtemps. La senteur du réel. C’est sans doute pour ça uniquement, et comme pour se fondre en lui, que Kara enfouit son visage au creux du cou du brun – personne, personne jamais n’pourrait les séparer à nouveau. Elle n’voulait pas, elle n’pouvait plus ; c’était comme si ses muscles s’étaient figés maintenant, dans un genre de crispation paisible. Kara, elle n’pouvait pas vivre sans lui ; et elle n’en avait pas besoin, lui répondait l’univers, pour une fois. C’était d’ces étreintes, ces étreintes avec tout son cœur, qu’elle aurait voulu donner à son père, à sa mère, aux visages encore frais dans sa mémoire, aux êtres perdus. Mais il n’y avait qu’Absalon, alors c’était comme si elle déversait son amour et sa tristesse en une seule étreinte, nerveuse, tétanique : et les larmes enfin montèrent au bord de ses prunelles – l’humanité revenant, fracturant les barrages de sa contenance ; en serrant ses paupières si fort tout contre lui, elle retint ses sanglots. « J’ai cru-… » elle n’eut pas la force d’admettre plus, honteuse presque, un nouveau tremblement trahissant son corps, avant qu’elle ne s’accroche plus encore à lui. Elle n’voulait pas parler, elle n’voulait pas penser ; combien de fois en ces trois jours, avait-elle rêvé de juste s’abandonner à nouveau avec lui ? Elle avait cru, ouais, elle avait cru qu’elle ne l’pourrait plus jamais, qu’il était perdu, perdu à jamais comme beaucoup trop de gens encore. Elle avait cru qu’elle ne le reverrait plus jamais, qu’il ne la serrerait plus jamais contre lui, qu’elle ne se réveillerait plus jamais dans la nuit pour le voir à ses côtés ; elle avait cru que son cœur en mourrait, une bonne fois pour toutes, épuisé et las. Elle avait cru qu’il était mort, oui, parce qu’elle n’en avait que trop l’habitude, Kara – mais Absalon, il conjurait toujours le sort, tout comme il chassait ses cauchemars, apaisait ses hantises, pansait son âme. Juste comme ça ; comme il était le seul à le faire et comme personne ne l’ferait jamais.
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Absalon Mills
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MessageSujet: Re: (kara) ▴ we should run away.   (kara) ▴ we should run away. EmptyDim 25 Déc - 15:31

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I hear your heart Beating right in time, Right from the start I knew I had to make you mine. And now I'll never let you go. Don't they know that love won't lie? Don't listen to the world, They say we're never gonna make it. Don't listen to your friends They would have never let us start. And don't listen to the voices in your head, Listen to your heart.

Quitter Fallon, il le faisait en sachant qu’il faisait quelque chose de bien Absalon. Il savait qu’il aidait les autres personnes du camp en faisant ce qu’il faisait et c’était bien ce qui lui permettait de quitter encore les murs de la ville pour partir affronter l’enfer qui continuait de se développer, là, dehors. Il en avait essuyé pourtant, des blessures, des déceptions, des peurs de voir sa fie s’achever parce que les choses ne tournaient toujours pas comme prévu et il aurait pu se dire que c’était bon maintenant, il avait assez donné, alors qu’on lui foute la paix. Il aurait pu choisir de faire n’importe quoi d’autre à l’intérieur du camp, pour être utile et se dire qu’il avait bien mérité cette trêve, qu’après tout, il avait bien le droit maintenant de juste rester en sécurité, auprès de sa famille et de la femme dont il était tombé amoureux. Pourtant, y avait toujours quelque chose qui le poussait à passer les murs de la ville pour aller nettoyer le périmètre. Ce n’était pas parce qu’il avait besoin d’aller tuer des rôdeurs comme si ça pouvait l’aider à passer ses nerfs sur quelque chose. Non, après tout, il se souvenait trop bien que ces rôdeurs, ces monstres, ils avaient été humains avant tout et maintenant, on les tuait pour rester en vie. C’était pas ce genre de besoin qui le poussait à faire ce qu’il faisait. C’était peut-être un certain gout pour ce qui était risqué, le même qui l’avait poussé un jour à rejoindre la police et à y rester quoi qu’il ait pu lui arriver là-bas. Il en avait vu des vertes et des pas mures même au sein de la police, pourtant, il n’avait jamais laissé tomber ça, tout comme il ne semblait pas vouloir laisser tomber ce poste qu’il avait au sein du camp de Fallon. C’était peut-être aussi parce qu’il l’aimait, cette impression de faire quelque chose de bien pour les autres, pour s’assurer que ceux à qui il tenait, ils étaient bien en sécurité entre les murs du camp. Alors, même après aujourd’hui, même après qu’on n’ait pas hésité à le dire mort sur tous les toits de la ville sans essayer de chercher ou diable il pouvait être, y avait de fortes chances pour qu’il continue de faire ce qu’il faisait. Prendre les mêmes risques en ayant parfois cette petite voix au fond de sa tête qui lui disait que, peut-être qu’un jour, il n’aurait pas autant de chance qu’aujourd’hui. Peut-être oui, mais peut-être aussi qu’un jour, le havre de paix que représentait Fallon finirait par tomber et qu’il pourrait aussi crever à ce moment-là.

Il voulait juste arrêter d’y penser, à tout ce qui pouvait le tuer, à longueur de temps. C’était trop compliqué, de ne penser qu’à ça. Il savait bien Absalon que le monde ne ressemblait plus à grand-chose désormais, qu’il était tombé en ruines et que la mort était partout. Mais à trop penser comme ça, on finissait sans doute par perdre complètement espoir et lui, il n’avait pas envie de finir complètement désespéré. Il avait encore de nombreuses raisons de se battre. Ses parents, qui étaient encore là, ceux-là qui l’avait sauvé d’un destin tragique, bien des années plus tôt. Il avait Evalia, sa sœur jumelle, il ne l’avait jamais abandonnée, jamais laissée tomber, même si à une époque, il lui avait bien semblé qu’elle cherchait à tester ses limites, à voir le moment où il disait stop et qu’il lâcherait, comme tous les autres, comme tous ceux qui l’avaient abandonnée cours de sa vie en se fichant bien de ce qu’elle deviendrait. Lui, il ne ferait jamais ça. Ils avaient toujours été tous les deux, inséparables. Elle était enceinte en plus, alors ce n’était ni le moment idéal, ni les conditions rêver pour avoir un bébé, mais ce gamin, c’était un espoir auquel il pouvait s’accrocher aussi. Son neveu ou sa nièce, pour qui il avait envie d’être là. Bien sûr, il y avait Kara aussi. Cette rencontre inattendue, au beau milieu de l’apocalypse. Il n’avait pas pensé une seule seconde à ça, Absalon, depuis que le monde était tombé, l’amour et tout ce qui allait avec, c’était un truc auquel il avait renoncé au début de tout ça. De toute façon, ça n’avait jamais été un milieu dans lequel il avait particulièrement excellé. Il avait eu des histoires plus ou moins longues, mais rien d’assez fort pour que ça puisse durer pour toujours. Alors, ce qu’il ressentait pour Kara, c’était un truc qu’il n’avait pas prévu, qu’il n’aurait même pas prévu s’ils s’étaient rencontrés dans de meilleurs circonstances. C’était un sentiment fort, puissant et rassurant. Parfois blessant aussi, quand il n’était pas avec elle, quand il avait peur de la perdre. Mais Kara, elle faisait aussi partie de ses bonnes raisons de se battre. Il ne savait pas ce que serait l’avenir, il était plus incertain que jamais, mais il se disait que tant qu’il était avec Kara, le futur était forcément moins effrayant qu’il pouvait en avoir l’air. Alors pour elle, pour le reste de sa famille, il n’avait jamais perdu espoir, même dans les pires moments, même quand il voyait le temps passer et aucune ouverture s’offrir à lui, même quand il avait tenté le tout pour le tout pour s’échapper et rentrer jusqu’à ce camp, rentrer auprès de sa famille et auprès de Kara.

Le combat en valait la peine, il l’avait su Absalon et il était doté d’un instinct de survie qui l’avait poussé à dépasser ses limites sans doute et maintenant, il était là, il était à Fallon. Bien vivant, même pas mordu. Tout allait bien. Si on oubliait qu’il n’avait pas dormi depuis plusieurs jours, qu’il n’avait que très peu mangé et bu pendant ce même laps de temps et qu’ainsi, il devait souffrir de carences diverses et variées, facilement oubliées pour l’instant, alors que l’adrénaline suffisait à maintenir l’équilibre au sein de son organisme, pour encore quelques minutes, quelques heures peut-être, avant qu’il soit complètement vidé des dernières forces qui pouvaient lui rester. Il fallait de toute façon, qu’il passe par la décontamination avant de pouvoir rentrer chez lui, se trouver quelque chose à manger et se mettre au lit pour récupérer de tout ça. Au moins, on lui avait filé une bouteille d’eau quand il était rentré au camp, comme quoi, ils pouvaient être vraiment généreux à Fallon. Fallait dire qu’en trois jours d’absence, il n’avait pas eu besoin ni d’eau, ni de nourriture, ni même d’utiliser l’eau chaude pour une douche, peut-être que ça voulait dire qu’il allait pouvoir y rester quinze plombes sous sa prochaine douche, pour compenser celles qu’il n’avait pas pu prendre les derniers jours. Entre le confort d’un lit, un repas et une bonne douche, il ne savait même pas ce qu’il pourrait choisir en premier. De toute façon le plus important avant tout ça, c’était sa famille. Il voulait les revoir, il voulait les rassurer. Heureusement alors qu’on lui avait envoyé Kara comme médecin. Il ne savait pas si c’était parce qu’ils s’étaient dit qu’ils seraient heureux de se revoir ou si c’était juste un hasard, peu importait. Ils étaient ensemble maintenant et il n’hésita pas à venir serrer la jeune femme dans ses bras. Il avait envie de la garder comme ça, tout contre lui, pendant des heures et des heures. Elle lui avait tant manqué, sa présence, son odeur, sa voix, elle toute entière. Il laissa échapper un léger ricanement à son début de phrase, quand bien même ça n’avait rien de grave, fallait l’excuser, il était épuisé. « Ouais, moi aussi à un moment, j’y ai bien cru. » Il en soupira légèrement. Ça avait été plus de peur que de mal au final. Heureusement. Il avait cru qu’il allait crever, quelques secondes, à un moment, avant de se dire qu’il ne pouvait pas mourir, qu’il voulait revoir ses parents, sa sœur, le bébé de cette dernière et puis Kara. Il avait voulu revoir Kara, sentir sa peau contre la sienne et la saveur de ses baisers, revoir son sourire qui pouvait si facilement effacer tous les problèmes, même ici au beau milieu de l’apocalypse, alors il s’était battu pour tout ça et de toute évidence, il avait gagné. Il ne tarda pas à déposer ses lèvres contre celle de blonde, l’embrassant comme si c’était tout ce dont il avait besoin, la chose qui lui avait manqué le plus pendant tout ce temps, bien plus que l’eau, la nourriture, le sommeil. Il aurait bien voulu ne se contenter que de ça, cette étreinte, ce baiser et oublier le reste, mais ils étaient dans l’infirmerie, pas tranquillement dans ce chez eux qu’il avait bien envie de retrouver. « J’ai pas été mordu. » Qu’il précisa alors, comme si cette histoire de décontamination venait de lui revenir à l’esprit. Elle pouvait toujours vérifier si sa parole ne suffisait pas, mais elle devait bien savoir qu’il n’aurait même pas remis les pieds à Fallon s’il avait été mordu. « J’vais bien. » Qu’il précisa après. Si ou oubliait la faim, la soif, la fatigue, et les quelques plaies, ici et là, qu’il avait récoltées dans sa fuite, il allait bien. « J’vais vraiment bien, maintenant. » Maintenant qu’il était avec elle, tout allait bien, mais il la laisserait faire son job quand même, qu’elle puisse remplir sa paperasse et faire plaisir aux dirigeant de Fallon, quand il aurait trouvé la force de la lâcher en tout cas. « Je t’aime, Kara. » Ça médicalement, ça n’avait sans doute aucune importance, mais pour lui, c’était ce qui comptait le plus, après tout ça faisait des jours maintenant qu’il avait envie de les prononcer ces quelques mots et pouvoir les redire, ici en face d’elle, c’était le meilleur remède contre tout ce qu’il avait pu subir ces derniers jours.
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